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  Tour d'Europe du nord 

boucle au départ de Mauves-sur-Loire

  semaines 5 à 1 

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  Dimanche 23 avril 2023 ; 5ème semaine 

> distances sont effectives en vélo seul, sans autres mouvements (arrêts pipi / cartographie / achat / manger, bac, promenade pédestre, etc)

> DC+ : voir page "Accueil", onglet "dénivelé"

> les vitesses sont hors pauses et arrêts (le compteur enregistre seulement et dès un tour complet de roue)

> de même, les durées sont exclusivement en mouvement. Il faut rajouter de 1 à 2 heures de "pauses" dans la journée.

> ciel : moyennisé et en mouvement

> vent : moyennisé et en mouvement. Le travers, majoritaire, sera soit largue donc portant, soit au près, donc à contre.

(1) Everest 8848

Casse, chute : 0

Perte : 1 gant chaud

Réparation : 2 serflex (offerts par le réparateur danois... qui n'avait pas le temps de retendre ma chaîne par décalage du double renvoi Rohloff) 

 

Lundi 17 avril, je traverse la frontière allemano-danoise où sévit surtout une douane, mais pas pour les vélos. Après deux heures le ventre vide, je m'arrête au premier village en dehors des pistes cyclables le long de grandes routes, lorsque je roule enfin sur l'EuroVélo 3 (la mythique EV3 : Trondheim en Norvège à Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, dite "des pélerins", 5600 km, traverse 20 sites classés UNESCO et 7 pays). J'en pleurerai, je roule sur l'EV3 ! Je suis dubitatif (mais non madame je ne parle pas de monsieur votre mari assis à vos côtés- P. Desproges) tant le plaisir de déjeuner au soleil abrité du vent d'Est carrément froid, à une table, au centre d'un carré d'herbes printanières, près de salutaires sanitaires communaux, me ravit. Je suis chanceux.

Au Danemark, j'inaugure mon premier "Shelter" (en haut, en page "Bivouac", cliquer sur l'onglet "Danemark") sous forme d'abri en bois, en campagne. Ce soir, les accueillants sont les Scouts danois où je bénéficie gratuitement et pour moi seul de plusieurs cabanes, tables et bancs, toilettes, lavabo et eau froide potable. J'ai eu l'idée de monter ma tente à l'intérieur d'un des abris ouverts, tant le froid annoncé me fait un peu peur.

vidéo de la plage nord-est de Flensburg, Allemagne. A l'ohrizon le Danemark.

Shelter chez les Scouts danois

l'art de ne pas planter sa tente non autoportante

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Mardi 18 avril. J'ai bien dormi jusqu'à 5 heures du mat où le froid me réveille ; un œil à l'extérieur : tout est gelé. C'est le coup du point de gelé (un truc que je n'ai jamais compris : la lumière chaude crée du froid !). Pour la première fois je rajoute une capuche, serre le petit cordon pour ne laisser dépasser que le nez. Je me rendors parfaitement mais note à 7 heures (à l'Est, sous ma longitude actuelle, à heure égale, le soleil se lève une heure plus tôt qu'à Nantes), 3° sous abri, 6 dans la tente... probablement 36°5 dans le duvet. Donc, no problèmo. Ah si : en sortir !

Belle journée de pédalage, très majoritairement sur l'EV3 qui relie par le centre un peu vallonné du pays les hauts lieux historiques, surtout un grand nombre de tumulus, probablement des tombeaux pré vikings de l'âge de bronze. Ce soir, nouveau Shelter, en théorie gratuit mais on m'avertit gentiment que pour bénéficier des toilettes chauffées, de la douche chaude sans restriction ni additif, il me faudra me délester de 50 couronnes, à diviser par 7 virgule 42, soit 6€75 le camping complet. Je demande s'il existe la wi-fi. Oui, en libre service, sans code ni coût additif. Brancher mes chargeurs ? Oui, bien sûr. Pour être franc, il ne manque que la salle chauffée de pause : on me prie de m'installer dans le restaurant attenant, où, comble de bonheur, j'ai rédigé ces deux derniers paragraphes avec un chat qui a fini, après maintes demandes de gratouillis, par s'endormir sur mes genoux. Il me semble qu'il adviendra des soirées plus difficiles.

Mercredi 19 avrilGelée et soleil d'enfer. Levé à 7 h je ne pars pourtant qu'à 10 pour profiter du wi-fi gratuit. Cette fameuse route historique, Hærvejen, pédestre, reliait et relie toujours depuis jusqu'à 5000 ans ces "tumulus", qui, de fait, se situent majoritairement sur la ligne de partage des eaux de la péninsule (danoise, au sens actuel). L'EuroVélo 3 ici se confond souvent avec le parcours pédestre, ou s'en éloigne quelque fois seulement un peu. En clair, la 3 (rappel, dite des pèlerins) au Danemark s'est se farder toutes les côtes ; même si j'ai un peu triché (oh la jolie route goudronnée avec sa double piste cyclable, qui va au même endroit que le chemin caillasseux - ancestral à ne surtout pas goudronner- mais en ligne droite. Comme c'est dommage, je ne verrai pas 3 tumulus... sur la vingtaine aujourd'hui). Pour autant, la difficile EV3 sur gravillons millénaires de Vrads à Asklevest à couper le souffle de beautré (si on aime les arbres et les collines).

J'ai clos la journée le long d’une route solitaire de campagne, alors que je cherchais un raccourci que je n'ai jamais trouvé, toutefois sans croiser d'hominidés à la flexion auriculaire défectueuse (comprenne qui pourra, sauf David et Vincent qui savent, eux). Sans être vraiment perdu, je n'étais pas à l'endroit désiré. Vraiment loin de tout, j'ai planté en pleine nature sous le chaud soleil déclinant (et le vent hyper froid) en admirant des biches à l'orée d'un bois. Le problème, il ne me reste qu'un quart de litre d'eau : donc manger froid, pas de brossage de dents et au dodo..

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Shelter du soir

dodo (rime pauvre)

exemple de rimes riches, trouver la suite :

Se découpant sur champ d'azur

La ferme était fausse [-] [-]

Et le chaume servant de toit

Synthétique comme il [-] [-]

Au bout d'une allée de faux buis

On apercevait un [-] [-]

Du fond duquel la vérité

N'avait jamais dû re[-] [-]

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> poubelles danoises : 6

> jeu : agrandir et chercher le cervidé

> pour repérer le haut d'une colline au Danemark, c'est simple, par ordre décroissant numéraire : éolienne, tour d'ondes, église

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un site de 3 tumulus

Jeudi 20 avril, vers 5 heures, je rêvais que j'avais froid. Je me réveille, en réalité j'ai un peu froid (j'ai dit "un peu" p'tit frère, pas "j'ai froid"). Je ferme bien la capuche du duvet, resserre le collerette intérieure, monte à fond le drap de soie de propreté (sac à viande) ; et me rendors. La sonnerie du réveil à 7 heures me pousse à consulter le thermomètre du compteur détachable (celui qui me dit tous les chiffres du tableau) : 4° dans la tente intérieure. Je décide d'enlever le haut de mon mérinos de nuit, d'enfiler les trois couches de mérinos de jour... et, avec courage, de réchauffer le tout en me reglissant dans le duvet. Je vois bien le jour à travers la tente, mais pas les rayons du soleil. Mécontent, je commence à douter de mon choix d'orientation en plantant hier soir. 7h25 le soleil darde, réchauffe la tente et commence à évaporer la condensation sous le double toit (ne pas confondre avec la tente intérieure qui reste sèche). 7h30 7°, 7h35 11° : je m'extrais sans difficulté et œuvre pour compacter les affaires, plier la tente, remplir les sacoches et bâter mon destrier. 

Je vide les 4 gourdes pour totaliser une gorgée. Pas grave me dis-je, au premier village je demanderai de l'eau. Une demi-heure plus tard j'atteins un village, Funder-Kirkeby, sonne à une porte et quémande de l'eau. Je fais court : l'ensemble du village est en coupure d'eau pour réparation jusqu'à midi !!! Environ 6 km plus loin, une maison isolée, j'ai mal de tête, je me suis surpris à chercher la ceinture de sécurité en reprenant le vélo, le monsieur qui ouvre acquiesce, prend mes bidons, et constate qu'il n'a pas d'eau. Après lui avoir expliqué que ça reviendra à midi, après avoir refusé une bière (le matin ! à jeun ! à vélo !), avec un gros mal de tête et une douleur au-dessus de l'œil droit, je finis dans un autre village par remplir mes quatre gourdes vers 11h30. Il me faudra plusieurs heures pour que le mal de tête disparaisse.

Je rencontre un cyclo-randonneur danois, lourdement chargé à l'arrière, peu à l'avant, parti le matin même pour faire le tour de son pays en trois semaines. Sa motivation première est de perdre du poids.

Dans l'après-midi, le GPS LocusMap me détourne, à Skelhøje, de l'EV3 pour la 21 jusqu'à Viborg : une merveille, une des plus belles pistes cyclables que j'ai pu connaître, si on les aime larges, lisses, propres, avec plein de gamins qui font n'importe quoi, et le tout en forêt d'arbres immenses à feuille caduque.

Après une visite express de Viborg, je plante ma tente dans un camping fermé au bord d'un lac.

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bataille de Valdemar, an 1157

 

spot de plantage du soir (866 plus tard)

 

Vendredi 21 avril. Vu que je me suis couché tard pour finir la transmission, ce matin  je ne me réveille qu'à 8 heures. Bien orientée, il fait tellement chaud dans la tente que je sors sans attendre, près à étouffer. Il faut dire que je ne suis pas copain avec la chaleur de l'air. Je m'aperçois qu'après 3 jours de beau soleil, mais air froid, j'ai bronzé du dessus de la main, mais en excès ; pas beau à voir. Donc, contre toutes attentes, ce matin la crème indice 50 sera de service. 

Belle journée de pédalage en T-shirt, avec crème.

Je plante de nouveau dans un "Shelter og taltplace" (ou l'art de canaliser le camping sauvage pas n'importe où) où deux jeunes couples danois, arrivés en voiture, se sont déjà installés : coupe de bois vert à la scie pour faire du feu, cuisson de la viande à la flamme... Lebrac, Didier, Manouch : on se marre ! (message personnel)

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> le Shelter du soir

> la marguerite fréquente, soit Haeviejen, soit12 (non pas EV12 peu éloignée), ou route fleurie !

> enfin un panneau qui a du sens pour tous

> un paysage de bord de lac, typique danois du Jutland du nord

 

Hors date. Je m'use les yeux depuis plusieurs jours à calculer dans tous les sens (calculette, GoogleMap, LocusMap) si je peux ou non arriver au Cap Nord le 21 juin, compte tenu des dénivelés en Norvège et ma propension malheureuse à ne pas gravir en pédalant, mais en marchant, les hauts de côte à plus de 7%. Il se peut que non. J'envisage désormais un ferry non pas vers Kristiasand mais pour Larvik, afin de rallier Trondheim via Oslo, et reprendre ensuite le cheminement prévu.

Samedi 22 avril. Lever encore tard, 8h, la fatigue se fait vraiment sentir. J'ai la possibilité de prendre le ferry de 22 heures mais il faut aligner 110 km. Faisable mais je me suis arrêté prendre un café à l'entrée du centre d'Aalborg (4ème ville du pays, 120 mille habitants) et craqué pour une sorte de pain aux raisins, sans raisin ni crème pâtissière remplacés par du sucre brun et un paquet de cannelle. J'en raffole. Bon, il faut aimer la cannelle.

Il fait toujours très beau mais le vent d'est froid, combiné à celui généré dans les descentes m'obligent à garder 3 couches en haut, mais bermuda (pantalon dézippé en bas, voir onglet "vêtement" dans page "Matériel") sur les jambes chaudes parce que toujours en mouvement.

J'hésite donc entre prendre ma journée de repos dans un camping familial très bien noté (4,8), probablement pas excessif parce qu'assez loin de la mer, ou forcer et prendre le ferry de nuit sans rien voir de la traversée annoncée pour 3 heures et demie. Mathilde me conseille "de prendre le ferry de jour pour profiter du voyage", mon frère doute "que l'aspect d'arriver dans le délai imparti (ndlr : au Cap nord) soit très important". Les douleurs musculaires aux jambes, la perspective de quoi et comment faire à Larvik à 2 heures du matin et la pluie annoncée pour cette nuit décident pour moi : repos au Danemark.

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centre de Aalborg un samedi ensoleillé

l'enseigne perpendiculaire commune à toutes les boulangeries danoises.

vidéo d'Aalborg sud, le long du Limfjord, un bras de mer qui sépare le nord du reste de la péninsule danoise

vidéo en centre ville d'Aalborg

(Ah ! Avoir été à Aalborg !)

 

Dimanche 23 avril. Déconvenue ce matin, pas de ferry demain lundi mais mardi 12h30, et le camping, s'il est parfait, se révèle prohibitif : 200 couronnes (26€50) la nuit. Je pars donc demain pour Hirtshals, aussi pour me renseigner directement auprès des compagnies sur le coût réel de la traversée, tant l'offre sur le net me parait peu onéreuse à 36€ pour Kristiansand et 40 Larvik, en tarif piéton sans spécification vélo.

Ca sent la journée pourrie, après une nuit pluvieuse par vent sud-ouest, le vent froid est repassé sud-est avec de l'air toujours humide et sous ciel bas. Je me trouve sous une grande tente de réception, seul, par 11° en position statique, dans un camping très majoritairement vide. Surtout, le téléphone qui refuse de transférer par câble, me désespère. Je n'y parviens pas non plus via carte mémoire, pourtant reconnue. Seul fonctionne l'envoi par mail à moi-même du téléphone et lu sur tablette, au prix d'une explosion de forfait si je le dépasse. Quant au bluetooth, je n'ai jamais réussi non plus.

Je décide donc, le moral dans les chaussettes, de parer au plus pressé : augmenter une couche de mérinos en bas (le sous-pantalon) et en haut un pull (total 4 couches). L'opération nécessitant d'enlever et remettre bretelles et chaussures en tenue d'Adam (qui, j'ai ouï dire, en eût eu peu), j'opte pour les toilettes chauffées. Bien m'en a pris puisque aux sortir je profite d'un rayon de soleil inopiné par une petite promenade en sous-bois. 

Là, miracle de l'esprit détendu par 13° désormais, j'ai l'idée de supprimer le buetooth sur la tablette. J'écris à mon fils de ne plus chercher : " si j'éteins le BT sur la tablette (donc plus de souris) et sur le téléphone, alors après en débranchant/branchant le câble, le bon menu actif apparait sur le téléphone. Je peux alors valider le transfert par câble USB-C/USB-C, puis réactiver le BT sur la tablette à l'aide de son écran tactile, donc la souris". Bon, alors voilà, je voudrais dire à Zézette qu'elle aille directement chez René parce que comme j'ai paumé les clés du camion, on va être emmerdés pour lui livrer l'armoire ( à quoi pensez-vous?  A rien, c'était pour faire avancer le Schimili, le Shimilibimliibili)

Comprenne qui pourra.

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  4ème semaine 

Quatrième jour de repos, dimanche 16 avril. Quelques chiffres :

(1) vélo seul (hors bacs et promenades pédestres)

Casse, chute : 0

Perte : 1 sardine alu , 1 chargeur mural double sortie USB (> achat)

Réparation : chaîne (voir mercredi)

Rencontres : Klaus & Steffie (voir jeudi et vendredi)

Lundi 10 avril, quatrième semaine. Suis parti sous un beau soleil, j'ai attendu que la tente sèche en faisant une grosse vaisselle à l'eau chaude. D'une étale j'ai acheté pour 1€50 les 8 ce que je croyais des cookies qui se sont révélés une sorte de meringue aux cacahuètes. J'ai bien roulé et passé la frontière invisible néerlando-allemande. Le mauvais temps me rattrape, je commence juste à m'installer en contre-bas d'une digue, côté polder dans une forêt en nourrice de charmes, hêtres et bouleaux, quand la pluie s'invite. Donc organisation immédiate : protéger la sacoche noire supérieure avant  (la waterproof qui prend l'eau), protéger la selle en cuir, protéger la sortie USB (du générateur peu performant), fermer l'entrée USB-C du téléphone étanche. Montage chrono de la tente sur un sol assez sec mais bizarrement très très aéré. La pluie cesse. Je mange pomme, poire, pain, fromage, graines de courge, œuf dur sans avoir la volonté à cuisiner chaud comme hier. Je m'éloigne de plus de cent mètres pour jeter mes déchets biodégradables afin de ne pas attirer les sangliers près de la tente. A peine rentré qu'il commence à pleuvoir comme bovidé qui soulage. Bien que la nuit tombe une heure plus tôt qu'à Nantes, à19h30 il fait désormais encore jour. J'ai du réseau, allongé dans le duvet j'effectue mes petits travaux du soir dont la micro communication journalière à Franck le prof qui se sert de mon voyage comme support de cours dans un lycée technique des Deux-Sèvres.

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J22 - exemple de piste cyclable

sur petite route de campagne aux Pays-Bas : 2 pistes vélo mono sens... et une route mono largeur à double sens pour les voitures !!!

J22 - exemple de piste cyclable aux Pays-Bas qui croise une sortie de lotissement. Les voitures doivent s'arrêter (pointes des triangles devant l'auto), les vélos sont prioritaires.

J22 - exemple de piste cyclable (ici à double sens mono côté) aux Pays-Bas avec ses très nombreuses poubelles à jeter sans s'arrêter de pédaler !!!

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J22 - exemples en Allemagne de huttes fréquentes à l'intersection de pistes cyclables

J22 - premier bivouac en Allemagne

Hors date, bilan Pays-Bas

Hors ponts dessus ou dessous les routes et canaux, hors digues artificiels, le pays le plus plat du monde ? Ici les pistes cyclables sont plus nombreuses que les routes. on peut en voir, quelques fois à double sens, de chaque côté des routes, grandes, moyennes, petites et minuscules. Il est fréquent de constater des pistes à une ou deux voies, goudronnées ou bétonnées, en pleine campagne, pour traverser des champs, joindre deux villages, alors qu'il n'existe pas de route automobile pour ce faire ! Les croisements sont forts compliqués, où si les passages piétons sont angulaires des quatre côtés d'un croisements, les passages cyclistes viennent en surnombre plus à l'extérieur avec croisements des pistes double-sens sur chaque entrée-sortie de chaque voie. Pour moi, ça a été déroutant et dangereux tant le nombre d'objets roulants est impressionnant, rapide et sans concession. Par exemple en cas d'arrêt, il faut repartir bien droit, sans dériver parce que durant les cinq secondes d'accélération, je suis doublé presqu'à chaque fois par en moyenne trois cyclistes (classique, vtt, cargo, livreur, tandem, le tout avec ou sans moteur électique ; peu de trottinette, roller ou mono-cycle. A chaque intersection, en ville, des boutons-poussoirs stoppent presqu'immédiatement la circulation automobile qui ici est bien plus lente qu'à vélo. On m'a expliqué qu'en cas d'accident d'une voiture avec un vélo, la responsabilité pénale (non pas seulement d'assurance) pour faute de l'automobiliste est toujours la règle, même si le cycliste parait le fautif. Mais le même principe s'applique du cycliste vis-à-vis des piétons : on verra peu de cycliste sur les trottoirs, on verra tous les cyclistes tenir leurs vélos à la main sur des mailles de promenades ou sur les marchés.

La campagne, les jardinets aux pourtours des maisons majoritairement individuels en parements de briques, sont particulièrement propres, voire proprettes à l'excès pour un œil latin, et particulièrement fleuris. Contrairement à la Belgique, les petites villes sont souvent dépourvus de bar-café. Comme dans le nord de la France, comme en Belgique, les champs sont immenses, le plus souvent malheureusement sans haie, mais marqués davantage ici de grands arbres majestueux en bords de route ou de canaux. J'ai beaucoup apprécié les paysages en bordures de digues formant polder d'un côté et zone inondable de l'autre, avec une tranquillité bienvenue et un nombre superlatif d'oiseaux, comme d'espèces différentes.

Mardi 11 avril, 2h30 du matin. Il pleut des cordes, voire un troupeau entier de bovidés énurétiques, éclairs, bourrasques sonores dans les arbres hauts qui bordent sur la digue ma forêt débutante. Je mets le nez dehors: non, rien de catastrophique. Je peux donc me rendormir avec les éléments essentiels qui géreront la situation : bandeau sur les yeux et des bouchons dans les oreilles. Au matin il pleut encore mais sans orage. Une fois bien tout ranger à l'intérieur, je dois me résoudre entre deux giboulées à démonter, rouler et comprimer des toiles mouillées, à déménager tous les sacs au pied de la digue, les hisser, idem le vélo puis le bâter. Il a fallu 2h30 pour ce bazar. Je pars sous la pluie en me félicitant toutefois d'avoir choisi le côté polder, non pas plaine immersible.

Ensuite démarrage en fanfare avec quatre kilomètres à rebrousse-poil parce qu'effectivement hier soir je m'étais trompé d'orientation. Absolument hors de question pour moi d'effectuer le même cheminement ; je choisis la rive opposé moins carrossable du canal. Après une paire d'heures, je stoppe dans une grande station service au milieu de nulle part : des anciennes tourbières ravagées, vide de tout jusqu'à l'horizon. L'employée ne m'a pas salué, m'a dit en allemand qu'elle ne parlait qu'allemand et que non elle ne parlait ni anglais ni français. Auto-investi désormais de la mission de rapprochement salutaire des peuples, je me donne pour objectif prioritaire de la faire sourire, voire de l'amuser. Après une étude fouillée du distributeur de café, en allemand dans le texte, je me force à avaler un café qui s'avère un chocolat au lait avec un peu de café, jusqu'à je m'aperçois que la majorité des conducteurs après avoir payé leurs carburants grignotent des énormes saucisses monocolores, réellement quatre fois plus grosses que les nôtres. Je joue panurge dans un pain blanc tout petit et une sauce jaunâtre, disons moutarde, mayonnaise, sucre et sel. Le café par contre est excellent, il sort d'une énorme thermos avec un bouton mécanique poussoir, comme celui de Marianne Sagebrecht (dans Bagdad café de Percy Aldon). Grâce à l'ensemble des paroles nécessaires pour ces services, en jouant un peu le clown, en affirmant ne savoir de l'allemand que ya, nein et ich libe dich, j'obtiens le sourire de la serveuse qui, in fine, après mon "a o videur zen" particulièrement lent, se donne la mission presqu'hilare de m'apprendre à bien prononcer son aurevoir. A ton service ma grande, moi j'ai réussi ma mission, à la manière moins intrusive et excessive que Sarah Forestier dans "Le nom des gens" de Michel Leclerc.

La fin de journée sera marquée par la traversée d'une région magnifique, entre Rastede et Brake : bois, nombreux animaux (cigognes, biches), champs de tourbe exploitée en briquettes, paysages arborés bucoliques. A la recherche du lieu idéal pour camper, je découvre en campagne profonde une sorte de camping, totalement vide mais pas à l'abandon. Aidé du traducteur, il s'agit d'un espace associatif de grillade et rassemblement festif. Je demande à la ferme attenante où une femme ne parlant qu'allemand m'autorise à camper avec forces gestes exclusivement, tous les deux. Ca n'a pas suffi, rebelote une demi heure plus tard avec son mari, où le traducteur vocal nous a sauvé,  "alimentation de charge électrique" dit-il : j'ai pu rechargé les batteries.

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J23 - Cigogne

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J23 - champ de tourbe

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J23 - entrée du super spot de couchage

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J23 - seul, abris, table et chaise, eau potable froide, toilettes et papier, lavabo et essuie-main, électricité, cadre magnifique et... gratuit

Pour la première fois j'ai eu un peu froid cette nuit, alors qu'il n'a pas gelé. Le vent avait tourné à l'est et forci. Tellement froid que ce matin mercredi12 avril, j'ai dû enfiler mon gant chaud, doublant mon gant de d'humidité par dessus.

Journée presqu'entièrement pluvieuse, marquée par la traversée en bac de la Wesel et par un changement de chaîne à Bad-Zwischenaln dans un "petit" magasin vélo de 24 employés. Elle paraissait très détendue alors que le recul de roue était au maximum. De fait, avec 3700 km pour un usage de 4 à 5000, elle était déjà usée à cause de frottements trop important avec de la terre et du sable : sans aucun doute les chemins gavés de boues en Bretagne où je n'ai pas nettoyé et huilé aussi souvent que nécessaire. On me recommande un meilleur entretien et de la changer dans 4 à 5000 km avec le pignon (arrière, mono Rohloff) et les garnitures de frein qui sont à 40% (reste 40 ou usure 40, je n'ai pas compris).

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J24 - à l'abri du vent et de la pluie, avant et après rangement

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J24 - en attente du bac, à Brake nord

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J24 - la cabine d'encas

J24 - sortie du bac, à Standstedt

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J24 - digue, tondeuses, piste cyclable, polder

 

Jeudi 13 avril, les pluies incessantes de la veille et de la nuit ont fini par laver le ciel. Encore un bac pour traverser l'Elbe qui est très large et truffé de navires de hautes mers. En fin d'après-midi un jeune femme s'adresse à moi en allemand pour savoir si j'étais perdu. Nous finissons en anglais puis elle appelle un petit camping de sa connaissance, à 10 km. Il s'agit d'un micro camping, sans aucun mobile-home, merveilleux, perdu dans la campagne en bordure immédiate d'une digue qui protège le polder des débordements du Stör affluent immédiat de l'Elbe près du débarcadère de Glückstadt. 

Est-ce parce que je marque le premier touriste de l'année, mais je suis particulièrement bien accueilli par Klaus 60 ans et Steffie 44 qui m'invitent à dîner. De fait, la seule maison à la ronde est accolée à la leur et ne dépend pas de la même commune ! Il me parle des voisins qui s'apprécient, m'informe que la voisine est française. Je demande de quelle région. Klaus appelle la voisine : elle est nantaise !!! Nous finissons à 5, en trois langues, après une bouteille de bon vin blanc français (fruité, avec des entrées végétales et des pâtes au fromage !!) et deux fillettes d'alcool de jaunes d'œufs !!! Ce fut une soirée adorable et merveilleuse.

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de gauche à droite : Uwe, Catherine, Steffie, Jeff, Klaus

J24 - quelques rayons de soleil durant une journée particulièrement pluvieuse

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J25- sous un appentis percé

d'un camping désaffecté

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J25 - le seul véhicule sans moteur

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J25 - en attente du bac à Wischhafen

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J25 - regroupement d'oies sauvages

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J25 - avec

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J25 - sous ciel un rien chargé

 

Vendredi 14 avril, après un petit déjeuner hyper copieux, j'ai opté pour une balade photographique pour cette première vraie matinée chaude et ensoleillée. Difficile de quitter Klaus et Steffie, larme à l'œil, je réfléchirai à revenir, peut-être dans l'unique caravane ou la cabane en location.

Peu de chose à dire sur cette journée qui se termine après 50km seulement ; les excès de la veille n'y étant sans doute pas étrangers.

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J26 - lever de soleil, allongé dans ma tente

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J26 - grand soleil matinal sur l'étang

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J26 - 

J26 - La salle de pause et rechargements

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J26 - le coin vaisselle

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photographe potographié

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J26 - dans 1 mois, vote en Allemagne

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J26 - seul sur le bac sur le canal des deux mers (du Nord et altique)

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Samedi 15 avril n'avait qu'une priorité : trouver un chouette camping pour ma journée de repos et d'écriture. In fine il n'a rien d'attractif en terme d'environnement mais pour une somme raisonnable il dispose de tout le nécessaire, mais surtout d'une salle fermée, chauffée (trop) avec wi-fi (wlam, prononcez wiläm en Allemagne) et électricité sans ajout.

J26 -  d'énormes bateaux arrivant probablement de Hambourg ou Gdansk évitent la mer du Danemark et coupent de Kiel à l'embouchure de l'Elbe avant la Mer du Nord et le Channel à l'assaut de l'Atlantique Nord

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J27 - presque toutes les fermes sont recouvertes de panneaux solaires

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J27 - avoir le vent de face, preuve à l'appui

J27 - l'EV12 se nomme "route des vikings du Jutland" dans sa partie allemande

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J27 - encore une cabane de vente

en libre service

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J27 - les transformateurs sont souvent peints en rapport avec l'environnement immédiat ;

ici l'activité agricole ou la caserne des pompiers

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  3ème semaine 

Troisième jour de repos, dimanche 9 avril. Quelques chiffres :

(1) de fait c'est tellement plat que l'ensemble des côtes sont les ponts au-dessus des canaux et routes !

Casse, chute, perte, réparation : 0

Trouvés : 1 mille-pattes multicolore en plastique, 1 pompon noir, 1 gant (!) gauche (!!) taille 10 (!!!) et en plus, c'est le même (sauf qu'il est pas pareil...)

Rencontres :

> Nicole

> Harriet et Erik

Lundi 3 avril, troisième semaine, il a gelé cette nuit, je n'ai pas eu froid du tout. Ce matin petit vent d'Est sur le givre brillant en plein soleil. Je prends mon temps pour que la tente sèche. Pour la première fois nous sommes deux au camping ; un néerlandais qui descend à Calais avant l'Espagne avec un vélo type D4 tout neuf. Il a eu froid cette nuit sans aucun vêtement en mérinos.

La matinée se déroule sur une superbe voie cyclable, en campagne et loin des voitures, particulièrement bien entretenue, avec même des lampadaires tous les 25 mètres approximativement. J'y croise, et me fait fréquemment doubler, par nombre de vélos les plus divers, dont des lièvres bariolés, mais aucune tortue-sacoche (voyageur au long-cours), par contre quelques jeunes avec sacs à dos. J'apprendrai plus tard que ce sont les vacances scolaires en Flandre, pas en Wallonie. Il fait vraiment beau mais frais ; le vent à contre cumulé au vent généré me refroidissent malgré trois couches de laine et ma veste Goretex. Pour info, si je portais tous mes vêtements du haut, j'aurai 8 couches de laine (le propre, le sale, le de nuit), la doudoune, la veste et le poncho. Est-ce que cela sera nécessaire les jours de neige en Norvège dans 1 mois ?

L'après-midi est surtout marquée par la traversée d'Anvers. D'abord je suis la marée de vélos qui s'engouffre dans une sorte d'entrée de métro où j'avais bien compris qu'il s'agissait d'utiliser un tunnel (longueur 500 mètres, profondeur 31 mètres) sous l'Escaut mais à ma grande surprise il faut emprunter des escalators (en bois de 1933) particulièrement pentus, deux mêmes, puis le tunnel, puis de nouveau deux autres pour remonter (des ascenseurs existent mais en panne). Ensuite j'ai découvert rapidement le centre d'Anvers qui est magnifique, ça donne envie d'y retourner en disposant de plus de temps.

La journée se termine chez mon hôte WS où je suis particulièrement bien accueilli. Nicole, prof de physique, un mois de moins que moi, est une grande voyageuse à vélo. nous avons passé une belle soirée à discuter et manger délicieusement. Je n'ai pas eu à planter la tente et ai dormi sur un futon recouvert de mon matelas dans une chambre libre.

Mardi 4 avril, après un copieux petit déjeuner en compagnie de Nicole, c'est l'entrée aux Pays-Bas via une piste cyclable dans un environnement magnifique de Meer en Belgique au sud de Breda aux Pays-Bas.

Dans la journée je constate que mon pantalon ne me tient plus, j'avale donc un camembert entier pour me remplumer.

Hors date, bilan Belgique

J'ai beaucoup apprécié les ponts à bascule, les bords de canaux, ceux avec pistes cyclables lisses et propres, plus fréquentes dès qu'on s'éloigne de la France, encore plus en Flandre. Partout, comme dans le nord français, la brique est omniprésente, trop peut-être avec un grand nombre de bâtiments délabrés, tant industriels et commerciaux aux abords des villes, qu'agricoles en campagne. Le nombre et la qualité des voies cyclables sont impressionnantes. Mon plus grand étonnement reste les surfaces très importantes de campagnes profondes, à l'opposé de ce qu'on m'en avait dit, tant l'habitat se révèle plus individuel qu'en France et les constructions le long de routes passagères, au point que la fin d'une commune touche à suivre le début d'une autre. Par contre, si on emprunte les pistes cyclables transversales, elles limitent souvent l'arrière des maisons, côté jardins, où on perçoit mieux la campagne, avec pour limite de nombreux canaux de toutes tailles, peu de haies, quelques bois exploités ou marécageux à l'abandon.

Mercredi 5 avril dernière journée ensoleillée mais toujours très froide. J'ai croisé un Belge, par ailleurs terrien comme moi, sur un vélo cargo électrique qui terminait un tour d'Allemagne du Nord avec pour but principal un spectacle d'opéra ; plus tard un marcheur néerlandais, retraité et fumeur, qui, lors d'un Puy-en-Velay à Saint-Jacques-de-Compostelle marchait 80 km par jour de 5 à 22 heures. Aujourd'hui ce fut pour lui une petite promenade de 30 km.

Certains paysages m'ont plu comme cette rue sur un polder en pleine campagne bordée de part et d'autre, mais seulement de maisons (maisons à droite, rien derrière, maisons à gauche, rien derrière) de Dussen à Almkerk, via Korn sur le bornage 52/54/56, avant le beau village de Woudrichem. Il s'agit également de la ville du départ du bac pour vélos (majoritaires) et piétons pour Gorinchem sur le fleuve Waal, puis un second bac de Vianen à Nieuwegein sur le fleuve Lek.

Le soir, en absence totale de campagne, j'opte pour un camping qui se révèlera le pire de ma vie.

Jeudi 6 avril matin, je refuse de payer les 22€50, sans emplacement, sans eau chaude, sans douche, sans papier toilette, sans table ni banc, sans wifi. Tremblant, je laisse 12€50. Pour finir le réceptionniste vient m'expliquer à l'extérieur qu'il n'est qu'employé et qu'il comprend mon opinion (en anglais et en articulant opinion en français). J'espère qu'il est encore en réflexion après lui avoir demandé quelle est sa part de responsabilité à accepter ce travail qu'il cautionne de fait. Je pense avoir lu dans ses yeux que oui, je suis bel et bien français.

En permanence sur piste cyclable goudronnée, lisse, impeccablement propre, j'ai longé du haut d'un polder une grande partie de la journée le Nijkerkernauw  dont je ne sais pas s'il s'agit d'un fleuve ou d'eau maritime. Ici comme presque partout on croise un nombre impressionnant d'oiseaux : trois sortes d'oies sauvages (pas une oie domestique), autant de canards, poules d'eau, choucas (pas vu un seul corbeau), truc joli avec une huppe (ça forme un cœur quand deux face à face), divers longs becs emmanchés de longs cous, sternes (vu ni mouette ni goéland), ... à définir.

Vendredi 7 avril, pliage complet de j'ouvre un œil à j'appuie sur la pédale, sous la pluie. Matinée entière itou hésitante entre fine et saturation de brouillard. Mais, que vois-je, qu'aperçus-je ? (Desproges), despros-je ? (Didier Hibert)... la même chose, presque tout l'après-midi. Suit un fort mauvais accueil chez un photographe à Zwolle, qui, me dis-je (moi) finit d'enterrer cette journée de, de, de M, de Mauvaise pluie. Et là, exactement là, à vos pieds, aux miens plus exactement (Pierre, encore) :

1) la pluie cesse

2) j'obtiens une réponse à ma demande WTMG m'invitant à planter la tente dans le jardin, mais qu'ils sont à l'anniversaire de leur fille, qu'ils arriveront plus tard, que le voisin donnera la clé et qu'il ne faut pas avoir peur du chien qui est un peu gros mais gentil (faux, il est très très gros et très très gentil et... joueur -genre bulldozer guilleret et facétieux-)

3) je m'arrête acheter des œufs sur un micro étal devant une maison. Le propriétaire sort, entame la conversation, m'invite à présenter mon voyage à ses enfants devant une carte mondiale immense au mur de la cuisine. Suivent café, gâteau, et impossible de payer les œufs. Le tout en anglais Beatles d'il y a 40 ans : les gens ont une patience, c'est stupéfiant (non non, ça ne se fume pas - Coluche).

4) les micro étals sur les bas-côtés se présentent toujours sur des petites routes non spécifiquement touristiques, toujours accompagnés d'un texte tarifaire en néerlandais sans aucune traduction. Je ne me retiens pas d'acquérir un pot de marmelade de groseilles-à-maquereaux, un de mes fruits préférés (avec poire et mangue pour parfaire le non intérêt).

5) d'une maison d'un groupe de trois et d'une ferme formant hameau en rase campagne, dans le jardin convenu, je plante ma tente sous enfin quelques rayons de soleil. Harriet et Erik arrivent plus tard, nous discutons longuement en français autour de thés.

6) grâce à un coucher de soleil radieux, ma tente est désormais sèche, n'ayant pas oublié de désoperculer les 4 évents.

Samedi 8 avril  petit déjeuner copieux, toujours avec fromage (les pauvres), chez mes hôtes d'où j'aperçois par la fenêtre un grand mât artificiel chapeauté d'un nid du même acabit ou trône une cigogne (!!!) on ne peut plus immuable, donc décorative. On me rétorque que si Erik a bien fabriqué cette immense perchoir le plus éloigné possible de tout mouvement car l'oiseau est craintif, tout le reste est parfaitement authentique. Au passage, l'ensemble de leurs explications ne comporte pas le moindre non, alors que j'ai faux sur toute la ligne. D'ailleurs le plâtre noir et blanc finit par bouger.

A Hoogeveen, marché du samedi sur la place où je fais mes courses pour la semaine. Les fruits et légumes se présentent sous forme de sachets ouverts par poids (exemple 500g) ou nombre. Je choisis les plus petits sacs en pomme et poire, trop gros pour moi. Là problème : mon pantalon ne tient désormais plus du tout seul. Je bloque le haut sous mon pull du bras droit, les sacs avec les dents, et tente de payer de la seule main gauche. Le stand suivant est un vendeur de couvre-chefs où j'acquière une paire de bretelles, particulièrement confortables, larges, légères et probablement non locales pour 8€. Ainsi nonchalamment vêtu, je peux enfin parfaire mes achats en légumes, pains et fromages (trois commerçants, un seul avec un fromage certifié au lait cru et néerlandais, par contre en trois affinages différents) où partout on me fait tout goûter, compris nombre de propositions que je n'achète pas. Toutes ces vitrines exposent en nette exergue des fromages français majoritairement de laiteries industrielles pasteurisés mais aussi toujours des Roquefort et un chèvre poitevin en bûche (Bougon).

A chaque extrémité du marché, un stand de poissons frits avec des queues impressionnantes (de personnes, pas de poissons). Je fais comme tout le monde, la même barquette avec la même sauce.

Je croise un couple de jeunes néerlandais à vélo. Ils commencent juste, depuis cinq jours, un voyage initiatique sur des bons vélos neufs, bien équipés, en direction de Belgique, France, Espagne, Italie, Balkans, Grèce, avant de s'envoler pour l'Amérique du sud. On peut les suivre sur "Martine & Maurice".

Cette fois je suis bien décidé à trouver le camping idéal pour ma journée de repos, en commençant par un local couvert, assis, avec électricité et wifi. J'en sélectionne une dizaine pour 2 à 23 km additifs à mes 41 dans les jambes. Pour ce faire, j'use pour la première fois de l'appel téléphonique, armé de mon anglais hors norme (accent déplorable, vocabulaire réduit, une seule conjugaison à base de plusieurs, et surtout une incompréhension presque totale des phrases de l'autre, si ce n'est "cän you ripit sloli pliz"). Le premier fut le bon, une merveille.

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J15- un des quatre escalators, du tunnel

Sint-Anna sous l'Escaut à Anvers

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J15- cathédrale d'Anvers

J16 - le parking à vélo du collège

de Raamsdonksveer

J17 - du haut de la digue, à Korn

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J17 - bac de Woudrichem à Gorinchem

J17 - magasin au hasard à Gorinchem

J17 - arnaque au (très grand) camping

à Utrecht

J18 - à gauche de l'eau au niveau de la mer, au centre la digue, à droite le polder

J20 - cigogne africo-néerlandaise

 J20 - nid de cigogne

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J15- ce n'était donc pas une légende

J17 - premier moulin néerlandais de près

à Woudrichem

J17 - bac entre Vianen et Nieuwegein

J19 - chez Harriet et Erik

J20 - étal au hasard du marché d'Hoogeveen

 

Enfin un jour de repos ensoleillé, enfin un camping petit et excellent :

Nom : Pieterom

Situation : sur le chemin mythique qui traverse tous les Pays-Bas par ses points les plus éloignés en 400 km exactement  (Pieter pad)

Village : Sleen (2200 habitants), comté de Coevorden, province de Drenthe

Grande ville proche : 8 km Emmen (108.000 habitants)

Accueil : ⭐⭐⭐⭐⭐    Gestion : familiale

Mobil home : 0  ⭐⭐⭐⭐⭐ -   Voiture sur le terrain : 0   ⭐⭐⭐⭐⭐ -   Terrain : archi plat, herbeux type pelouse

Eau chaude : oui   -   Douche : chaude, réglage séparé, sans monnayeur (sans ajout)

WC avec papier toilette : oui

Salle de pause : oui, fermée, chauffée, avec prises électriques sans surcoût et wifi qui fonctionne ⭐⭐⭐⭐⭐

Tables et bancs sur le terrain : oui, nombreux ⭐⭐⭐⭐⭐

Bonus : grange couverte avec tables et bancs, bouilloire, micro-ondes, réchaud électrique ⭐⭐⭐⭐⭐

Garage à vélo : oui , avec prises électriques de rechargement : oui

Prix : 11€50 / j ⭐⭐⭐⭐ en France, ⭐⭐⭐⭐⭐ ici

Additifs : lave-linge Miele 5€ (essoreuse gratuite), ligne électrique sur l'emplacement ?€

J20 - poisson frit (là le dernier morceau) avec une sauce mayonnaise légèrement sucrée d'un sirop de fruit 

J20 - micro étal en bord de route : bière.

Sceaux de 10L9  et 10L4 pour se servir

1€85 le tiers de litre ?

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Accueil

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douche

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grange abritée

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partie commune du bloc sanitaires

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lavabo

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parking velo

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salle de pause, de travail, de lecture

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toilettes

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un des détails d'architecture et décoration

terrain

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  2ème semaine 

Deuxième jour de repos, dimanche 2 avril. Quelques chiffres :

toutes les données sont "en mouvement" (hors pauses et arrêts, même mini)

 

Casse : tenseur de direction (encore)

Perteaucune

Chute : 1

Réparation : tenseur de direction

Rencontres

> Caroline et Lucie

> Tiphaine et Tobias

> Laetitia et Maxime

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J10 - Simon & Garfunkel

pour certains, ça ne veut rien dire du tout

J9 - Le pays des distributeurs 

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J10 - Là des patates

 là des fromages de chèvre

 

Lundi 27 mars. Première journée de la semaine sans histoire, outre que le moignon me fait souffrir. Le soir je dors en HomeCamper (HC) pour 5€ dans le jardin d'Eline... qui ne m'attendait pas, elle avait coché réponse automatique. Après de premiers échanges un peu durs, nous nous découvrons des points communs autour de la visite du jardin et des nécessités d'entretien qu'elle n'avait pas remarquées. Au matin elle m'offre le petit déjeuner et nous nous quittons très bons amis.

Mardi 28 mars. Je perce le furoncle avec une épingle, fais sortir le pus, alcoolise la petite plaie quitte à en garnir le fond de la prothèse. Un petit pansement (type bébé pour réduire le poids...) amoindrit la douleur. La campagne devient à mesure moins belle, sans aucune haie mais marquée d'un nombre impressionnant d'éoliennes. Pour déjeuner je m'abrite du vent froid sous une aubette entre église et mairie. Une fumeuse parle de neige à un employé municipal ce qui déclenche mon interrogation et la discussion habituelle au sujet du voyage. Il s'agit de la secrétaire de mairie de Reuil-s/-Brèche qui m'offre café et crêpes. Ont suivi de nombreux échanges avec de nombreuses personnes et même une tentative de réparation de fenêtres qui ne voulaient plus fermer. Le soir je dors de nouveau en HC pour 7€ mais Jacky, maraîcher, me propose une maison d'ami où j'ai pu profiter d'un lit, d'une douche chaude. Nous avons même pris ensemble le soir la soupe et le matin le café.

Mercredi 29 mars. Journée mémorable à la maison de santé de Trois-Rivières où je m'arrête parce que le moignon gonfle et la périphérie du bouton devient chaude. La secrétaire, Lucile, cherche rapidement à me rendre service en présentant mon cas à une infirmière, Caroline, qui gratuitement finit de sortir tout le pus (douloureux mais nécessaire), me désinfecte, me découpe un pansement anatomique et m'en offre d'autres. Grand merci à elles.

Le soir, j'ai rendez-vous en WS pour planter la tente dans un jardin. J'arrive presqu'à la nuit, après m'être un peu perdu, chez Thiphaine et Tobias, des amoureux de la nature et du monocycle, ce qui nous amène à téléphoner à Fanny (voir semaine précédente) désormais au Havre. J'ai dîné avec eux de choux braisés et haricots rouges, dormi dans une chambre sur un matelas, pris le petit déjeuner. Tout ceci est bien trop court pour expliquer la qualité de leurs accueils, sans compter que Tobias m'a accompagné quelques kilomètres pour me mettre dans la bonne direction.

Jeudi 30 mars. La journée fut marquée par une belle chute. Prenez un trottoir marqué au milieu par des pavés, l'ensemble formant un même niveau. Mais à mesure, les pavés s'élèvent pour segmenter le dit trottoir en deux niveaux, chacun bien goudronné de la même couleur. L'effet visuel est surprenant : on ne voit qu'un seul trottoir. Ma pédale ne l'a pas perçu du même œil. J'ai bizarrement fini debout, le vélo étalé lourdement avec de nombreux objets détachés mais aucune casse. Le téléphone fut sauvé grâce à la petite cordelette de sécurité... que pour une fois j'avais attachée ! Valenciennes fut-elle maudite pour moi. Certes non car je me trouvais devant un magasin d'accessoires de santé où deux jeunes femmes m'ont pris en charge pour refaire mon pansement du bras, gratuitement, et (encore) m'en offrir d'autres.

Le soir je plante ma tente dans le jardin de Laetitia et Maxime, des accueillants adorables, qui ont également le bon goût d'avoir prévu, sous nette pluie, un appentis pour les voyageurs muni de table, chaises, électricité, eau potable et poubelle.

Vendredi 31 mars. Au matin, délicieux petit déjeuner très fourni, nombreuses discussions et visite fouillée du jardin : un grand merci à Laetitia et Maxime.

Je franchis la frontière belge sans m'en rendre compte puis traverse la Wallonie francophone sans cesse le long de très beaux canaux mais avec un ciel si bas (pour de vrai) qu'un d'entre eux aurait pu se pendre (ça, c'est fait).

In extremis je trouve un camping ouvert à l'extrême sud de la Flandres (flamande néerlandophone) plante la tente et une minute plus tard les vannes des cieux se sont ouvertes pour toute la nuit. J'ai tout bien fait, j'avais tout bien sec. J'ai pris une douche chaude. Puis j'ai posé mes vêtements secs dans le lavabo, là. Lavabo à déclenchement automatique... (merci de voir ici une longue suite de jurons).

Samedi 1er avril, la dernière journée fut d'un ennui sans nom à traverser la Flandre sous une pluie continuelle.

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J11 - Tobias s'éloigne en monocycle

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J12 - Paysage de canal, ici en Belgique wallonne (Wallonie francophone)

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J11 - Un des ponts sur le canal de l'Escaut

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J11 - Une des nombreuses double écluse (transfert de l'eau de l'une dans l'autre)

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J13 - Ici commence le pays de l'honnêteté et de la confiance : servez-vous et  payez seul

J13 - Message personnel avec 50 ans de retard

P'tit frère, tu vois bien que les bouchons de bouteille de gaz avec une seule poignée ; ça existe !

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  1ère semaine 

Dimanche 26, premier jour de repos de la première semaine. Quelques chiffres :

 

Casse

> arrachement des fils du compteur à Château-Gonthier. Réparé chez Patrice Tremblay, 419 rue Madeleine à Verneuil-s/-Avre : merci pour la main d'œuvre à 0€ : un réparateur à l'ancienne, hyper compétant et prévenant.

> tenseur de direction (déjà rompu en Bretagne que j'avais réparé) entre Villaines-la-Juhel et Alençon. En attente d'en trouver un neuf ; c'est indispensable au regard du poids à l'avant.

> une gourde sur un trottoir à l'entrée d'Alençon. Rachat immédiat dans cette même ville.

Perte

> un gant et un carnet de notes vide envolés dans la Mayenne (rivière). Rachat du gant à hyper U Mayenne (ville). Toutes ça fut en Mayenne (département). Par ailleurs, qui a mangé ma tome de Yenne ? C'était ma yenne.

Rencontres (je réfléchis à rédiger... ou pas : peur de ne pas retransmettre ces personnes génialissimes que j'ai croisées)

> Robert, Fanny, Dominique et Isabelle

> Mathilde

> Simon et Nicole

 

Lundi 20 mars, jour de l'équinoxe de printemps, départ avec Marie qui m'accompagne. Après arrêts chez Gérard, puis Annick, voie verte de la gare de St-Mars-du-désert à l'étang de St-Mars-la-Jaille : "haie" d'honneur avec banderoles par Claudine, Fabienne et Philippe. Nous pique-niquons ensemble... puis départ seul. Premier bivouac dans un bois à Sainte-Gemme-d'Andigné, commune où habitaient jeunes Florence et Jean.

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A la confluence de ma V450 (Segré > Château-Gontier) avec la Francette (La Rochelle > Caen) je croise, mardi 21 mars, en franche côte, moi en descente, une jeune femme en monocycle, suivi d'un retraité à vélo de voyage et remorque une roue, qui me lance : "Elle va au Cap nord !!!". Moi aussi, dis-je... Après discussion Robert m'invite, avec Fanny, chez un ami éclusier Dominique et sa femme Isabelle, exactement sur ma route prévue, à seulement 6 km plus au sud de ma prévision. Après plantage de ma tente dans leur jardin, suit une soirée mémorable où nous dînons magnifiquement, chansons, guitare, discussions.

Mercredi 22 mars. Départ aux côtés de Fanny qui se révèle nantaise, lauréate de la bourse 2023 du CCI (Camping Club International), participante en délégation française du championnat mondial en Corée. Son engin me semble trop simple (pas de roue libre, pas de frein), je découvre une vitesse moyenne sur plat similaire à la mienne, de grandes facilités en côte (contrairement au vélo, et spécifiquement à moi en surpoids tant emporté que ventral )... et de grandes difficultés en descente l'obligeant à de gros efforts musculaires pour limiter sa vitesse en descente, comme un frein-moteur. Nous nous quittons après déjeuner en bord de Mayenne (à Mayenne, en Mayenne) sous un ciel menaçant et fort vent portant, elle continue nord par la Francette (V43), je bifurque est au plus court par la V430.

Au cœur d'un tout petit village à l'unique commerce, sous un ciel sombre franchement menaçant, je pousse la porte où s'affiche la recherche de bois de sculpture. Il se trouve que ma fille veut se débarrasser de blocs de bois d'essences diverses. Je demande à l'épicière si elle connait cette ébéniste. La seule cliente se retourne en levant le doigt telle une écolière. Mathilde m'invitera à planter ma tente dans son jardin, puis sur place à utiliser sa roulotte, mais pour finir le dîner et les discussions autour de ses réalisations magnifiques, ses chèvres, ses marches en Bretagne me feront dormir au chaud dans une chambre.

Jeudi 23 mars. Départ pas simple pour rejoindre Villaines-la-Juhel, Alençon en évitant les alpes mancelles, puis la très belle V40 où je plante à la tombée de la nuit, un poil avant de grosses pluies, dans un camping fermé à Le Mêle-sur-Sarthe.

Je passe l'histoire du fou qui me frôle en voiture, de mon geste de la main qui déclenchera l'arrêt au frein à main de la voiture en milieu de route passagère.

Vendredi 24 mars. Au matin, achat de pain, la boulangerie jouxte une boucherie où le patron, ravi, affiche son premier prix du meilleur boudin de France et médaille d'argent pour son boudin aux châtaignes. Plus la saucisse locale achetée la veille, plus le saucisson offert par l''Epicerie du port dans mon village : une accumulation de viandes saturées que je vais payer cher. Après une suite de petites routes, je finis par une magnifique voie verte locale d'un Center parc à Verneuil-sur-Avre, mais sous une pluie battante durable, sans surpantalon de pluie ayant décrété le nez au vent qu'il s'agirait d'une averse douce et peu durable. Je plante dans le jardin de Nicole, trouvé en WarmShower (WS) sur le profil de son fils Simon qui revient d'un voyage à vélo mécanique jusqu'au Vietnam : délicieux repas et merveilleux échanges sur les vécus de voyages de chacun, dont celui initiatique de Nicole, à vingt ans, en 2CV (ou 4L, je ne sais plus) jusqu'à Thessalonique.

Samedi 25 mars. Outre un nouveau fou du volant qui déboule à grande vitesse dans une petite rue limitée à 30 km/h, la dernière journée de pédalage de la semaine sera marquée par la longue montée de la vallée de l'Eure, à Auteuil-Autouillet jusqu'au pont au-dessus de l'A13. Toutefois mon bras droit me fait souffrir, l'excès de putride et d'acide urique déclenche un furoncle en bout de moignon, exactement à l'endroit du plus fort point d'appui. Je traite à l'alcoolat de propolis que m'a donné Michelle. C'est hyper efficace mais l'appui demeure déterminant.

La journée de repos, dimanche 26 mars, fut au chaud en salle de détente au camping, entièrement dévolue à construire la mise en page de cette communication (désormais reproductible à moindre temps), à me battre contre le wifi (j'ai gagné), contre le bluetooth (j'ai perdu, le transfert des photos du téléphone à la tablette se fera par câble).

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J1 - Fin prêt, il reste juste à charger

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J1 - 1er bivouac au coucher du soleil

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J1 - derrière le bouquet d'arbres verts

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J2 - Pont  dominant la Mayenne et la vélo Francette au nord de Château-Gontier, 

J3 - Robert le cyclorandonneur, Fanny la monocycliste, Dominique l'éclusier

J3 - de la solitude du cycliste sur la très déserte V430 aux abords de Loufougères

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  quelques jours avant le départ 

J6 - Un peu de ciel bleu, vite, une photo

J6 - Message personnel à Pauline, ici commence le pays des distributeurs

J7 - Château Gaillard, bord de Seine

 

Quelques dates butoirs au regard d'une volonté prégnante de partir le 20 mars et d'être présent au Cap nord le 21 juin :

  • 2ème section : Kristiansand  > Bodo, environ 1850 km pour arrivée vers le 28 mai

  • 2ème ferry Bodo > Moskenes (29 mai)

  • 3ème section : Lofoten (Moskenes > Andenes), environ 350 km pour arrivée vers le 5 juin

  • 3ème ferry : Moskenes > Gryllejord (6 juin)

  • 4ème section : Gryllejord > Nordcapp, environ 700 km pour arrivée le 20 juin

Essai de nomenclature des voies cyclables

  • locales

    • France : V+numéro à 3 chiffres

    • Belgique, Pays-Bas et Allemagne : ni nom ni numéro, on parcours de nœud en nœud (intersection en intersection) : ce sont les nœuds qui sont numérotés (ça a l'air très pratique).

    • Danemark : numéro à 3 chiffres

  • régionales 

    • France : V+numéro à 2 chiffres

    • Belgique wallonne : L+ numéro à 2 chiffres

    • Belgique flamande : Nom seul
    • Allemagne : Nom seul (1ère lettre en majuscule pour les landers, toutes lettres majuscules pour les inter-landers)
    • Danemark : numéro à 2 chiffres
  • nationales

    • France : Nom seul (accompagné ou pas de son V+numéro)

    • Belgique wallonne : W+numéro (Wallonie)

    • Belgique flamande : F+numéro (Flandres)

    • Pays-Bas : LF+numéro (Langeafstand Fietsroutes = LongueDistance VéloRoutes ; ou... Liaison Frontière pour mémo !)

    • Allemagne : D+numéro (Deutschland)

    • Danemark : numéro à 1 chiffre

  • européennes : EV (pour EuroVelo) + numéro (écriture commune à tous les pays de l'UE)

 

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